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Le grand gagnant de la Coupe du Monde 2015, c'est d'abord le rugby, tant le jeu pratiqué à été plaisant et spectaculaire. La compétition a valorisé les équipes entreprenantes qui multipliaient les temps de jeu pour trouver des espaces dans la défense et privilégiaient le contournement et l'évitement à l'affrontement. Si les deux finalistes, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, sont coutumiers de cette philosophie de jeu, d'autres nations, comme l'Argentine, ont fait des progrès impressionnants. Le jeu enthousiasmant des Pumas aurait pu les mener jusqu'à la finale, s'ils n'avaient pas réalisé une entame catastrophique contre les Australiens, faisant cadeau de 14 points en 10 minutes ! Et que dire de l'équipe du Japon, qui a arraché la victoire contre les Springboks dans les derniers instants, réalisant le plus grand exploit de l'histoire du rugby mondial. L'essai décisif à été marqué quatre minutes après que la sirène a retenti, avec une multiplication de temps de jeu et un décalage d'école.

Galles, Irlande et Écosse ont aussi affiché leur volonté d'un rugby de mouvement et démontré que ce rugby était efficace dans l'opposition aux nations de l'hémisphère Sud. Lors des quarts de finale, Galles menait 18-16 contre l'Afrique du Sud, à cinq minutes du coup de sifflet final. Et l'Ecosse aurait éliminé l'Australie 34-32 sans une erreur d'arbitrage de M. Joubert.  

La seule équipe à avoir pratiqué un jeu restrictif, basé sur le bon vieux triptyque "conquête-occupation-défense" c'est... la France ! A l'opposé du fameux French Flair et des évolutions gagnantes des autres équipes, avec le résultat que l'on sait : élimination 62-13 contre les All Blacks en quart de finale. Par le choix de cette stratégie minimaliste et du casting qui en découle (les créateurs Mermoz, Medard, Trinh Duc évincés au profit de soi-disant perce-murailles qui ont plutôt été des coffres à ballon), le sélectionneur porte une très lourde responsabilité.  

Mais le futur est porteur d'espoir puisque Guy Novès, officiellement en fonction depuis le 1er novembre, affiche d'emblée sa volonté de faire pratiquer au XV de France un rugby ambitieux. Il est parfaitement lucide sur le fait que le mal est profond, s'est aggravé sur les dix dernières années, et que la tâche sera longue et difficile. Mais personne n'est plus qualifié que Guy Novès pour faire enfin pratiquer aux Bleus... le jeu à la Toulousaine !